De nombreux salariés ou demandeurs d’emploi ont un jour éprouvé l’envie de tout quitter et de redémarrer à zéro. Le processus est complexe et même un peu angoissant, pourtant, des solutions existent. La reconversion professionnelle s’avère ainsi un levier indispensable pour donner aux personnes l’opportunité de relancer leur carrière. Acquérir de nouvelles compétences ou même changer complètement de métier, c’est possible ! La preuve…

C’est une décision qui ne doit pas être prise à la légère. On peut être en recherche d’emploi, en CDD ou en CDI, le fait d’aspirer à de nouvelles fonctions ou à un tout autre métier ne s’improvise pas. « Pour une reconversion professionnelle réussie, plusieurs ingrédients sont nécessaires : une personne motivée, un plan d’action bien défini et un financement du projet correctement sécurisé » explique Manuel Mandine, pilote contrat de sécurisation professionnelle à l’AFPA[1] Transitions.

Prenons l’exemple d’un salarié en CDI qui souhaite se reconvertir professionnellement. Sous réserve d’avoir eu une activité salariée d’au moins cinq ans et au moins douze mois dans son entreprise, ce salarié devra nécessairement faire appel à un OPACIF[2], un organisme qui s’occupe du financement des bilans et formations en dehors des besoins de l’entreprise. Dans un premier temps, il fera une demande de financement d’un bilan de compétences au cours duquel le projet du candidat est évalué selon plusieurs critères : perspectives d’embauche, réalité du métier, motivation du salarié… Puis, il demandera l’autorisation d’absence auprès de son employeur (qui ne peut lui opposer qu’un seul refus). Dans un second temps, le salarié adresse une demande de financement de son projet de formation au FONGECIF[3]. En cas d’obtention d’un accord, le salarié voit l’OPACIF prendre en charge intégralement le coût de sa formation ainsi que 80% de son salaire brut. S’il décroche son diplôme, le salarié conserve plusieurs options : soit récupérer son ancien travail (rare !) soit postuler auprès des entreprises correspondant à ses nouvelles compétences. Hormis quelques légères différences dues à leur statut, le processus de reconversion professionnelle est relativement similaire pour les demandeurs d’emploi ou les CDD.

Dans quels métiers se reconvertir ?

Certes, l’âge, le niveau de qualification, ou une éventuelle passion, sont des paramètres à prendre en compte. Pourtant, certains secteurs ou métiers sont plus propices à la reconversion. Les activités de conseil et de formation sont ainsi particulièrement prisées par des salariés ou des professionnels ayant acquis des compétences pointues dans un domaine et souhaitant transmettre à la fois leur savoir-faire et leur expérience. Pour ceux qui ont une idée géniale, c’est encore plus évident : la création d’entreprise ! Comment ? Vous bénéficiez d’une formation adaptée à votre objectif et laissez s’exprimer votre soif d’entreprendre. Autre possibilité : rejoindre un secteur en pleine mutation, comme celui des énergies vertes dont les aspects techniques ou législatifs sont souvent spécifiques et nécessitent une formation adéquate. Enfin, sachez que des secteurs comme la banque ou l’assurance sont ouverts aux profils atypiques, en témoigne le parcours de Damien Létang qui, malgré une formation dans le management du sport, est aujourd’hui chargé d’affaires professionnelles chez BNP Paribas.

 

[1] AFPA : Association pour la Formation Professionnelle des Adultes

[2] OPACIF : Organismes Paritaires Agréés au titre du Congé Individuel de Formation

[3] FONGECIF : Fonds de Gestion du Congé Individuel de Formation

 

Romain Giry

Publié sur L’EquipeMag