ADAPT
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S’engager pour l’insertion des personnes handicapées dans l’entreprise : c’est l’élément fort de la 16ème édition de la SEPH. Aujourd’hui l’engagement en faveur de la reconnaissance du handicap se fait à travers les jeunes. Un défi sociétal majeur pour qu’enfin la différence de chacun soit reconnue comme une force et non plus comme un prétexte à la discrimination.

« Depuis 2005, tout le monde a été obligé de s’y mettre, alors qu’il y a 15 ans, emploi et handicap étaient des termes presque antinomiques » souligne Sophie Cabanes, responsable de la communication à l’ADAPT[1] qui organise la  Semaine pour l’emploi des personnes handicapées. Grâce à plus de 400 actions menées à travers toute la France, la SEPH favorise la rencontre entre recruteurs et candidats en situation de handicap. En 2011, 60% des participants à un jobdating ou à un handicafé organisés pendant cette semaine ont trouvé un emploi dans les six mois.  Il n’en reste pas moins qu’en trois ans le nombre de demandeurs d’emplois a explosé : +30%. Pourtant « si l’on compare avec d’autres minorités, telles que les seniors ou les personnes en surpoids dont on ne parle jamais, le handicap ne souffre plus de discrimination à l’embauche » note Jean-François Amadieu, président de l’observatoire des discriminations. Le problème ? Beaucoup de personnes handicapées n’ont pas accès à la formation et donc aux postes de cadres.

De plus, la loi aurait éveillé les consciences, mais pas chez tout le monde. « On progresse mais pas quand il y a contact avec la clientèle. La visibilité du handicap dans la pub, les métiers de commerciaux ou d’accueil reste tabou. Pourtant des tests prouvent que le consommateur, à partir du moment où il a obtenu le service qu’il était venu chercher, est indifférent à la personne qui l’a servi ». En clair, ce sont les mentalités qu’il faut faire évoluer.

Les jeunes au cœur du débat

Si chacun prend conscience du handicap et de sa réalité, les frontières infimes tissées par des mentalités étriquées voleront en éclat. Les jeunes, valides et handicapés, ensemble, peuvent porter cette évolution « car ils sont les managers de demain » souligne Sophie Cabanes.  Une conviction qui a amené l’ADAPT à placer la jeunesse au centre de sa 16ème semaine pour l’emploi. Aujourd’hui, seuls 20% des bacheliers en situation de handicap poursuivent leurs études, faute de moyens. Accessibilité et accompagnement par des auxiliaires enseignants sont leur fer de lance.  « Il est nécessaire de créer des passerelles entre les différents acteurs, pour former et accompagner le jeune, avec lui, dans son parcours scolaire et professionnel ».

Depuis 20 ans, l’association Tremplin œuvre en faveur de l’éducation des jeunes en situation de handicap pour qu’ils soient accompagnés pendant leurs études et formés au monde du travail. L’outil privilégié par l’association ? La rencontre. Comme celle permise grâce au Défi H : « H c’est pour handicap mais c’est avant tout pour humain » explique Christian Grapin, directeur de Tremplin. Plus qu’un concours, ce trophée permet à 10 équipes d’étudiants des grandes écoles de présenter le meilleur projet contribuant à l’insertion des personnes en situation de handicap. « Les jeunes découvrent qu’ils peuvent développer des projets très pointus grâce aux personnes handicapées ». Mais rencontre aussi entre recruteurs et jeunes en situation de handicap. « Peu importe la politique de l’entreprise, ce qui compte c’est la volonté d’action des grandes et petites entreprises ensemble, accompagner les jeunes dans leur parcours de formation et les encourager à aller plus loin » souffle Christian Grapin.

 

Pauline Marceillac

 


[1] ADACT : Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap